La semaine de l’allaitement…
Il y’a 2 ans, j’étais en train d’allaiter mon bébé (qui est devenu un « grand petit garçon » maintenant) et je l’ai allaité à 100% pendant 6 mois.
A l’occasion de la semaine de l’allaitement, je voulais vous faire part de mon témoignage. Je précise à l’avance que ce message n’est en rien un réquisitoire pro-allaitement et que je ne suis là pour juger personne, et notamment celles qui ont décidé pour diverses raisons de ne pas allaiter après leur grossesse.
Est-ce que l’allaitement a toujours été une conviction que je souhaitais mettre en œuvre après la naissance ?
Non pas du tout. J’étais plutôt contre l’idée d’allaiter. Cela n’était pas pour moi. Et finalement, le jour de la naissance, quand la sage-femme m’a demandé si je souhaitais lui donner le sein, en voyant mon petit bébé se tourner instinctivement vers ma poitrine, j’ai répondu « oui ». L’allaitement s’est bien passé. Je n’ai connu aucune douleur et je suis devenue tout de suite fan du lien que cela créait entre mon bébé et moi. Cela était d’autant plus fort que je venais d’avoir une césarienne et que j’avais un peu souffert du fait qu’on me retire tout de suite mon bébé du bloc opératoire après l’accouchement pour faire ses soins et qu’il n’attrape pas froid.
Sur le plan physiologique, je trouvais ça fou de voir que quand bébé pleurait, il suffisait que je lui donne le sein pour que ça le calme.
Bébé a-t’il moins dormi les premières nuits ?
On m’avait dit que les bébés allaités faisaient moins leur nuit ou plus tard que les autres. Je n’ai pas rencontré ce souci puisque Hugo se réveillait 1 fois par nuit pendant 1,5 mois puis a complètement fait ses nuits à 6 semaines. Je le couchais à 19h après sa dernière tétée et il se réveillait le lendemain à 7h. Je pense que si votre lait est nourrissant, bébé est rassasié pour la nuit.
Comment ai-je pu concilier allaitement et reprise du travail ?
J’ai trouvé cela difficile de gérer les deux. Je devais partir de mon poste d’analyste à la Direction de la Stratégie à 17h45 pour donner la tétée à mon fils et j’ai été mal vue par mon manager (qui n’avait pas d’enfant…). On m’a retiré mes dossiers, la junior que j’avais recrutée avant mon départ en congé maternité a gardé mes dossiers et j’étais mise au placard. J’aimerais bien ne pas vous faire part d’un cliché mais c’est pourtant la réalité.
Quelques semaines après la reprise, quitter l’entreprise devenait une évidence si je voulais pouvoir continuer à vivre ma relation avec mon fils comme je le souhaitais et profiter de lui.
On nous parle pourtant beaucoup des bienfaits de l’allaitement sur la santé de l’enfant, on nous incite à le faire et pourtant, nous sommes le seul pays d’Europe où la femme n’a pas des horaires aménagés pour pouvoir partir plus tôt et se consacrer à son bébé. Au UK, il y’a des salles pour tirer son lait et en Italie, on part systématiquement plus tôt du travail quand on allaite. En France, mis à part les Grands Discours du Ministère de la Santé, rien n’est concrêtement mis en place pour aider les femmes à vivre leur allaitement avec sérénité.
Mon témoignage n’est qu’une page de plus sur le web mais je crois que ce sont aussi les rivières qui font les grands fleuves. Qu’à force de s’exprimer, de mettre en évidence les contradictions du système, les choses changent peu à peu. Après tout, il y’a encore 70 ans, les femmes ne pouvaient pas voter…
Ai-je au mal ? Quelles sont mes « tips » pour allaiter en toute quiétude ?
J’ai eu la chance de ne jamais avoir mal. Bébé prenait très bien le sein. Je laissais ma poitrine à l’air après chaque tété et mettait de la crème Lanoline pour cicatriser. Je donnais le sein à la demande, sans me poser de question, et quand ma poitrine était gonflée et que je sentais qu’il fallait que je lui donne le sein. C’est assez mammifère comme procédé. Dès que bébé a faim, votre corps le sent et votre poitrine est douloureuse. J’ai trouvé ce lien incroyable.
Comment ai-je vécu l’arrêt de l’allaitement ?
Je l’ai tellement mal vécu que j’ai pleuré. J’avais l’impression que mon bébé n’était plus un bébé, et qu’on me retirait mon enfant… Et puis c’est vite passé. C’était aussi sympa que papa puisse lui donner le biberon finalement.
A toutes celles qui allaitent ou souhaitent le faire, si j’ai un conseil à vous donner : n’écoutez pas les conseils, mais écoutez-vous ! Comme pour vous occuper de bébé. Vous serez la seule à savoir ce qu’il fait faire pour que votre bébé soit épanoui. Et si vous ne vous sentez pas de le faire, écoutez-vous aussi. Mieux vaut une maman bien dans sa tête qu’une maman stressée ou qui souffre à cause de l’allaitement.