Si la grossesse et l’accouchement sont deux sujets beaucoup évoqués et traités en général, on oublie parfois d’évoquer la période du post-partum, toute aussi importante. Effectivement, c’est un moment éprouvant à la fois pour la jeune maman qui vient de donner la vie, et qui bouleverse toute la famille qui accueille un nouveau-né en devant s’adapter à l’arrivée de ce bébé venant parfois tout chambouler.
Le post-partum est la période qui s’étend de la fin de l’accouchement au retour de couches, soit les premières règles après la grossesse. Cette période dure au moins 6 semaines. Mais en réalité, le post-partum s’étend jusqu’à temps que notre corps et notre esprit se soient totalement remis de la grossesse, et se soient adaptés à l’arrivée du bébé.
Le post-partum se manifeste de deux manières. Tout d’abord au niveau physique : le corps doit se remettre de ces 9 derniers mois, grossesse et accouchement inclus. Mais il y a aussi toute la dimension psychologique du post-partum, car l’accouchement et l’arrivée d’un bébé, c’est loin d’être anodin !
Les changements physiques
Au niveau physique, le corps a connu beaucoup de changements. La grossesse et l’accouchement, même s’ils se sont très bien passés, restent souvent « des traumatismes » pour le corps. Ce dernier doit se remettre de toutes les modifications qu’il a subies et de toute l’imprégnation hormonale qui a modifié son fonctionnement.
Après un accouchement, la jeune maman perd du sang, « les lochies ». Ces pertes ressemblent à des règles et ont pour but de nettoyer l’utérus suite à votre grossesse et d’expulser les débris placentaires. Leur durée est variable mais dure généralement 4 semaines. Des caillots de sang peuvent être expulsés aussi. Tant qu’ils sont de taille inférieure à « un oeuf », il n’y a pas d’inquiétude à avoir. En revanche, des caillots dont la taille dépasse celle d’un oeuf doivent amener à consulter. Et généralement, dans le doute, mieux vaut toujours consulter quelque soit la taille de ces caillots afin d’avoir un avis médical.
Pensez donc à prévoir à l’avance des protections hygiéniques pour pouvoir gérer au mieux ces pertes. Je vous conseille aussi d’apporter des vêtements qui vous permettront de vous sentir à l’aise pendant votre séjour à la maternité et qui camoufleront vos serviettes. Évitez donc les chemises de nuit courtes et qui laissent tout transparaître.
Ensuite, vous ressentirez ce que l’on appelle des « tranchées », qui sont comme des contractions, et peuvent être très douloureuses. Ces tranchées ont pour but d’aider l’utérus à retrouver sa taille initiale. Elles peuvent être intensifiées quand vous allaitez.
De plus, en fonction de comment s’est passé l’accouchement, votre corps doit également se remettre des potentielles séquelles qu’il aura subies. Si vous avez eu une épisiotomie, les points pourront vous gêner pendant quelques temps. De même, les déchirures entraînées par le passage du bébé dans le périnée vont nécessiter quelque temps avant de se réparer et entraîneront probablement des douleurs au moment où vous urinerez.
Enfin, si vous allaitez, vous pourrez avoir des douleurs lors de la mise en place de l’allaitement. La montée de lait vers le 3ème jour peut être douloureuse.
Plus globalement, votre corps a subi d’importants changements pendant ces 9 mois. Il est donc normal qu’il doive se réadapter et il faut lui laisser le temps de retrouver son fonctionnement d’avant la grossesse. Vous mettrez un peu de temps à perdre le poids accumulé pendant la grossesse, ce qui entraînera potentiellement des douleurs au dos le temps que vous perdiez ces kilos en trop. Ce phénomène peut être accentué si vous allaitez.
Si vous ressentez que votre corps a été malmené pendant la grossesse et l’accouchement, vous pouvez aller consulter un ostéopathe, ce rendez-vous pourra vous faire un grand bien ! Vous pouvez également emmener votre bébé qui aura lui aussi probablement été « bousculé » pendant l’accouchement.
Les changements psychologiques
Au niveau psychologique, la période du post-partum est aussi pleine de rebondissements ! Le quotidien qui change, l’arrivée de nouvelles responsabilités, la fatigue et le bouleversement hormonal peuvent avoir un effet important sur le moral de la jeune maman. C’est un vrai chamboulement émotionnel.
Nombreuses sont les mamans qui connaissent une période de « baby blues ». Cette période se traduit par une très grande fatigue physique et l’incapacité de s’occuper de son bébé. La femme n’a pas le moral et peut parfois culpabiliser de se retrouver ainsi alors qu’elle a accueilli un bébé dans sa vie et devrait se réjouir ! Ne tardez pas à consulter si vous ressentez de la tristesse après l’accouchement et ressentez le besoin d’être aidée pour passer ce cap.
La pression sociale peut aussi être difficile à gérer dans cette période si spéciale, il faut essayer de s’en détacher le plus possible.
Vous avez le droit de douter, de craquer, d’avoir peur, et de ne plus en pouvoir ! Vous n’êtes pas seule !
Nos conseils
Nos conseils sont avant tout d’accepter de ne pas aller bien, et de ne pas avoir retrouvé son corps d’avant grossesse. Accepter d’être fatiguée, de pleurer, et d’avoir du mal à prendre le rythme. Tout ceci est normal !
Acceptez donc vos émotions et prenez votre temps. Il faut tenter de se libérer le plus possible et de ne pas tenter de tout faire en fonction des lois sociales ou de « ce qui est bien », s’écouter, faire ce qui nous fait du bien. Une maman heureuse rendra son bébé heureux.
Effectivement, si vous ressentez le besoin de passer beaucoup de temps avec bébé, faites-le ! Mais si vous sentez le besoin de vous évader et d’aller passer du temps avec des amis ou en famille, n’hésitez pas ! Votre bien-être est central, car celui de votre bébé en dépend.
Avoir une idée de ce que vous voulez mettre en place lors de son arrivée avant l’accouchement peut vous aider à prendre vos marques. Vous pouvez créer des routines, même avant l’arrivée de bébé, par exemple au moment du coucher, en écoutant toujours la même musique, en mettant des lumières tamisées et en passant un moment calme. Ces moments peuvent apaiser tout le monde à la maison.
Ensuite, n’hésitez pas à demander de l’aide. Vous pouvez solliciter vos proches ou des professionnels, pour avoir des conseils, ou même de l’assistance à la maison (pourquoi ne pas demander à une amie de passer pour faire un brin de ménage ou cuisiner un repas chaud pendant que vous vous reposez ?). Entourez-vous de personnes de confiance, qui vous font du bien, pour être soutenue. Une personne avec qui vous pourriez vous laisser aller. Cette personne peut être votre conjoint mais aussi un ou une ami(e), une sœur, un parent…
N’hésitez pas à faire appel à un professionnel si vous ressentez le besoin d’être écoutée. Vous pouvez aussi faire appel à une sage-femme à domicile qui pourra vous assister et vous donner de nombreux conseils.
Pour finir, un conseil que vous connaissez sûrement, mais qu’il est vraiment indispensable de rappeler. Quand votre bébé dort et que vous pouvez le faire aussi, dormez en même temps que lui ! Chaque minute de sommeil est extrêmement précieuse ! Préservez-vous pour tenir et être capable de vous occuper au mieux de bébé !