Témoignage d’une maman de son accouchement à la maison sans péridurale :
« C’était une décision réfléchie, qui impliquait beaucoup de choses.
Je n’avais pas fait de préparation spéciale car le début fut très difficile… J’ai commencé de l’haptonomie vers le 6e mois, j’ai eu un peu d’acupuncture et j’ai eu la préparation classique, dans l’hôpital où j’étais inscrite (au cas où !) plutôt ouvert à mon accouchement à domicile…
Le jour J, j’étais sûre, ce sera chez lui que notre enfant naîtra !
J’ai eu environ 10h de travail, et voilà ce qui a pu me soulager :
J’avais un ballon, un bon gros ballon de grossesse sur lequel je sautais. Mais je ne l’ai utilisé qu’au début du travail, j’étais trop mal à l’aise dessus j’avais plutôt l’impression de fermer mon col plutôt que de l’ouvrir (mon ressenti bien entendu)
Mon lit et mon canapé m’ont aidée à ressortir mon bassin par moment mais ce fut de courte durée.
J’avais également une piscine. C’est ce qui m’a beaucoup aidé à me relâcher, me détendre et avoir des secondes d’évasion. Quel bonheur ! Y aller ou en sortir n’a pas été évident mais l’apesanteur dans l’eau me faisait un bien fou. A chaque contraction je bougeais, je levais une jambe, me cambrais, m’agenouillais. Mais je sentais que la douleur était moins forte qu’à l’extérieur de l’eau.
J’ai enchaîné les positions jusqu’à trouver LA bonne.
Je faisais des « mini siestes » ou disons plutôt que j’étais dans un état second à mi-chemin entre éveil et somnolence, entres deux contractions mais cela m’a bien aidée à reprendre des forces, on ne s’en rend compte qu’après.
La sage-femme vérifiait mon col qui s’ouvrait tout doucement …
Elle m’a aidée en me massant, un peu d’accupression, ainsi que mon homme qui avait été formé à cette technique pour soulager les douleurs lors de l’accouchement sans péridurale.
Je n’ai pas été insultante, ni désagréable ni ignorante vis-à-vis de lui. J’avais besoin de lui, il était là, et il m’a beaucoup soutenue (physiquement aussi !).
Je me pendais à son cou, et mes douleurs étaient comme aspirées par son corps. Il a pas mal souffert du dos les jours suivants mais il ne m’en veut pas aujourd’hui.
J’ai un peu « vocalisé » (ces sons graves qui aident à atténuer la douleur lors des contractions) mais cela ne faisait que renforcer ma douleur. Cette technique n’était pas adaptée pour moi.
Nous avions fermé les volets, la pénombre me calmait. Aucune musique ni chants. Je ne supportais que les chuchotements. C’est plutôt les sons doux qui me calmaient. Je me concentrais sur les murmures de mon mari et du personnel soignant.
La respiration, mon rythme cardiaque ainsi que celui du bébé étaient comme un orchestre. J’entendais mon bébé qui me parlait. Je l’écoutais, je le suivais. Nous étions une équipe.
Après réflexion, je pense que c’est grâce à la piscine que je recommencerai sans hésiter à accoucher sans péridurale (et à la maison).
Bien sûr, j’ai eu mal. Le petit cercle de feu qui ne s’oublie pas (quoi que …) et j’ai aussi connu cette phase de désespérance, ce moment où je me suis dit : « je n’en suis pas capable » mais cela n’a duré qu’une fraction de seconde avant que mon homme me regarde et me dise « je suis fière, tu es belle, tu es forte, je suis là » et la, on se sent soudainement puissante, humaine, en osmose avec soi et son bébé et l’on accepte ce qu’il se passe. On accueille la vie pleinement. Et je me disais sans cesse : « d’autres l’ont fait, pourquoi pas moi ? »
J’avais pensé à l’hypnose, mais trop tard, et pas évident à domicile de trouver quelqu’un près de chez nous !
Je prenais de l’homéopathie, et j’ai eu droit à une séance d’acupuncture. Je ne sais pas si cela a joué mais cela a certainement contribué à la réussite de cet accouchement sans péridurale.
Ces efforts, cette préparation ont eu pour récompense de pouvoir accoucher à moitié dans l’eau et récupérer mon enfant dans mes bras les yeux ouverts, rempli d’amour…
Sachez qui n’est pas évident de faire ce choix, face aux professionnels qui tentent de nous faire changer d’avis en nous disant que l’on changera certainement notre fusil d’épaule le moment venu, et que l’on ira à l’hôpital ou qu’on les suppliera de nous mettre en place une péridurale. Mais non j’ai eu la chance de ne pas avoir ces idées et d’être bien entourée par mon mari, ma sage-femme et mon « Etoile ».
Le souvenir de la douleur s’efface. Mais pas ce moment inoubliable d’accoucher en vivant pleinement le moment en accueillant la douleur sans se battre contre elle mais en l’accompagnant… Et quand vient le moment tant attendu, cette fraction de seconde où on oublie où l’on est, qui est présent autour de nous, et que l’on tient notre « bout de soi » contre nous. A ce moment, je me suis dit que tout ce chemin parcouru et cette cette douleur acceptée étaient bel est bien le chemin vers le bonheur illimité à mon sens !
J’espère que ces mots parleront à toutes les mamans qui souhaitent accoucher sans péridurale et à leur domicile.
Plein de pensées bienveillantes à toutes,
Cloé »